Page:Autran - Œuvres complètes, t2, 1875.djvu/224

Cette page a été validée par deux contributeurs.

XI

MON HÔTE

Tandis que ce soleil d’automne brille et dore
Mon jardin de campagne à demi vert encore,
Avec moi, devant l’âtre, un hôte s’est assis.
Étrange commensal qui vers tous les rivages
Fut longtemps promené par la soif des voyages,
Il me suspend à ses récits.

Les pieds au feu, plongé dans le fauteuil de chêne,
De ses longs souvenirs il déroule la chaîne,
Et souvent l’interrompt par un soupir amer.
Jeune, et le front pourtant déjà blanchi de neige,
Hélas ! qu’il est changé, depuis que le collége
En fit mon ami le plus cher !