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APRÈS LES SEMAILLES
C’est le jour du loisir sacré :
Aucun laboureur dans les plaines ;
Pas de faucheurs tondant le pré,
Pas de laveuses aux fontaines.
Le vent lui-même parle peu,
L’arbre n’agite aucune feuille.
On dirait que sous l’œil de Dieu
La terre prie et se recueille !
Ô Dieu, puisque c’est aujourd’hui
Que ta bonté sourit au monde,
Bénis ce cher vallon, sur lui
Ouvre ta main toujours féconde !
Sous le soleil et sous le vent,
Nos laboureurs toute une année
Ont repassé le sol mouvant :
Bénis cette œuvre terminée !
Tu les as vus dans les sillons
Au poids des jours pencher la tête.
Tu les as vus, sous les haillons,
Aller, venir dans la tempête.