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VENT D’OUEST.


Le sanglot éloquent est lui-même un don rare,
Nous le cherchons en vain :
Prête-moi cette plainte à qui ne se compare
Aucun sanglot humain !

Les destins cependant m’ont épargné : ma voile
N’a pas touché d’écueil ;
Je n’ai vu dans mon ciel pâlir aucune étoile ;
Je ne mène aucun deuil.

Chaque jour, l’amitié vient sonner à ma porte,
Fidèle à ma maison,
Et l’amour dans mon cœur n’est pas de ceux qu’emporte
Le vent d’une saison !

Non, mais ce que j’éprouve est cet ennui suprême
Dont tout pleure ici-bas,
C’est ce mal inconnu dont tu souffres toi-même,
Et que tu ne dis pas.

Quand tu jettes ces cris d’un cœur qui se lamente,
En sais-tu le pourquoi ?