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LA VIE RURALE.

Appelait sa compagne. Un faucon malhonnête
Disait, en s’abattant sur un pierrot plaintif :
« Vrai Dieu ! l’air du matin est très-apéritif ! »

Deux linots, près de moi, parlaient d’un arbre à l’autre :

« Comment va la santé, cher confrère ?

«Comment va la santé, cher confrère ?— Et la vôtre ?

— Pas trop mal, Dieu merci. Quelle nuit cependant !
Le ciel ne fut jamais plus noir et plus grondant !
Avez-vous de la nue entendu le vacarme ?

— Non ; j’ai dormi tranquille, en sage exempt d’alarme.

— Dites en sourd, confrère. On le devient à moins !
Verdons qui m’écoutez, je vous prends à témoins. »

Un des interpellés, la plume encore humide,
Vint se poser près d’eux, et, d’une voix timide :

« Ah ! pour moi, disait-il, j’ai trop bien entendu
Le terrible fracas. J’en étais confondu.
Peu doué de courage et de philosophie,