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PRÉFACE.

venez vivre dans une atmosphère plus saine ; venez voir fleurir la terre, venez la cultiver. Le pays y gagnera, et votre corps et votre âme s’en trouveront mieux. »

Telle était la mission que s’imposait la muse latine à l’aspect des défaillances de l’antique vertu romaine. L’ancien monde tremblait encore sur ses bases, quand Virgile tailla son premier pipeau.

Ce livre, malheureusement, n’est pas celui d’un Virgile. Ce n’est, comme son titre l’annonce, qu’un journal sincère, libre et naïf des impressions de la vie aux champs.

La France, moins riche en ce genre que l’Angleterre, n’avait eu longtemps d’autre poésie rurale que celle de Saint-Lambert et de l’abbé Delille. Écrire d’après nature était un art à peu près inconnu chez nous. C’est de nos jours seulement qu’on s’est avisé de le pratiquer, et si l’auteur de ce livre avait quelque titre aux encouragements qu’il a reçus, ce serait peut-être pour avoir cherché des premiers à revenir aux sources. Il fut de ceux qui travaillèrent à ouvrir la voie où d’autres sont venus à leur tour chanter le poëme des champs.

On me reprochera peut-être certaines familiarités de ton, certains oublis de gravité que je me suis permis çà et là, au courant de ces pages, et particulièrement dans celles