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LA VIE RURALE.


« J’ai nom Jasmin : clopin-clopant,
            Je m’achemine.
Clopin-clopant, je vais grimpant
            Sur la colline. »


Ce disant, je le vis, drapé d’un court manteau,
Dessiner son profil au sommet du coteau.
Une plume de coq à son feutre nouée
Frissonnait dans l’azur, par le vent secouée.
Suivi de ses chevreaux qui marchaient en broutant,
Vraiment il avait l’air d’un petit capitan.
Son chien raccompagnait, songeant : « Quel noble maître ! »
Puis, chef et peloton, je les vis disparaître
Au versant du coteau. Le chant aérien
S’éloigna lentement. Je n’entendis plus rien ;
Sinon, de temps en temps, quelques notes ailées,
Ou quelques vagues sons de clochettes fêlées.