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LA SOURCE


Que l’été mît la terre en cendre,
Qu’un vent glacé soufflât du nord,
Lentement il fallait descendre,
Et remonter avec effort.

Maintenant, on viendra sans peine
Recueillir un flot toujours bleu.
Le village aura sa fontaine
Dressée en face du saint lieu.

Monument au gré des familles,
Chef-d’œuvre d’un humble maçon,
Où puiseront les jeunes filles
Sans interrompre leur chanson.

Tu la verras, devant ta porte,
Dieu qui fécondes le rocher,
Mêler sa voix limpide et forte
Au carillon de ton clocher.

Ô Seigneur ! toi qui désaltères
Chaque brin d’herbe et chaque oiseau ;
Toi qui, suivant la soif des terres,
Verses le fleuve ou le ruisseau !