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XII

AU PUITS DE MA FERME

Du travail des aïeux, salut, cher monument !
Salut, pierre modeste unie au dur ciment !
Dans notre vieil enclos, qui rarement se ferme,
Je t’aime et te vénère, ô puits de notre ferme !
Et, des marbres taillés pour le faste d’un roi,
Je n’en connais pas un que je préfère à toi.
Là, dans cette humble cour, que pêle-mêle obstrue
Tout l’attirail des champs, herse, râteau, charrue,
Attachant ta poulie à d’informes piliers
Qu’une vigne décore en ses jeux familiers,
Et tandis que sur toi nos antiques platanes
Bercent, aux jours d’été, leurs ombres diaphanes.