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LA VIE RURALE.


Le taillis, les eaux, les grands blés,
La terre même qui poudroie.
Autour des groupes attablés
Tout respirait amour et joie.

Deux musiciens passant par là,
Vagabonds d’aspect germanique,
À grands cris on les appela :
« Faites-nous donc votre musique ! »

Eux d’obéir. L’un, svelte et blond,
Figure étrange, mais honnête,
Fit résonner le violon,
L’autre chanter la clarinette.

Sonores échos d’outre-Rhin,
Chansons de l’errante Bohême :
La cigale au bruyant refrain
Se tut, — quoique artiste elle-même.

Que de voluptés à la fois
Pour la friande compagnie !
On eût dit un festin de rois,
Accompagné de symphonie.