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LA VIE RURALE.


Sois pieux ! quand résonne au clocher du village
L’appel du temple saint, premier degré des cieux,
Entre, et courbe le front, que cette paix soulage,
Au pied du même autel où priaient tes aïeux.

Humble comme l’enfant, sois brave comme l’homme :
Si jamais le pays parle de ses dangers,
Souviens-toi de Marceau, vertu digne de Rome ;
Songe à tant de héros nés bouviers ou bergers !

Enfant que je salue, enfant que je vénère,
Jeune âme ouverte au bien, et close pour le mal,
Sois digne de Rémi, ce père de ton père,
Dont tu reçois le nom sous le sel baptismal.

Celui-là, noble cœur, plein d’une chaude flamme,
À la neige, au soleil, gagnait le pain du jour ;
Puis, retrouvant au soir les enfants et la femme,
Sur ses maux oubliés versait ce double amour.

Celui-là, sans faiblir des mains ni du courage,
Menait à huit colliers ses bœufs dans le sillon,
Si ferme et si joyeux, même au déclin de l’âge,
Que sa seule présence était leur aiguillon !