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VII

L’HÉRITIER PRÉSOMPTIF


Dans son berceau d’osier que l’aïeule balance,
Regardez-le dormir, le tendre nourrisson.
Nos fermiers sont deux fois heureux de sa naissance :
C’est leur premier enfant, c’est leur premier garçon !

Que la ferme au travail tout un jour fasse trêve ;
Que l’araire en un coin sommeille abandonné.
Qu’eux-mêmes les grands bœufs, livrés à leur long rêve,
Fêtent à leur insu leur maître nouveau-né !

Il dort ; le joyeux père, en silence, l’admire ;
Les visiteurs amis viennent lui faire accueil ;
Et, du fond de l’alcôve, à travers un sourire,
La mère au doux berceau jette plus d’un coup d’œil.