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GLORIA IN EXCELSIS

Comme on récolte, feuille à feuille,
La fleur qui tombe d’un rosier.

Frisson du vent sous une treille,
Bruit du ruisseau dans le gazon,
Rien pour le cœur ni pour l’oreille,
Rien n’a l’attrait de ta chanson.

Le clairon sonne la victoire,
Le luth s’inspire de l’amour :
Toi, frêle oiseau, tu chantes gloire
Au Dieu très-haut, père du jour !

Le Te Deum, l’épithalame,
Le son des coupes d’un festin,
Portent moins d’allégresse à l’âme
Que tes cadences du matin.

Poursuis, poursuis ta stance folle ;
Recommence-la mille fois.
L’homme n’a pas une parole
Qui vaille le son de ta voix.

Même à côté d’une maîtresse,
S’il veut chanter l’amour en fleur,