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Qu’étoilaient le corail et l’ambre du rocher !
Que de nuits à nager près des plages sereines,
A folâtrer, tandis que nos sœurs les Sirènes
Attiraient à l’écueil par leurs voix souveraines
La barque désireuse et craignant d’approcher !

» Cet heureux temps n’est pi us. Nos royaumes sans bornes
S’étendent désormais solitaires et mornes.
Plus de joyeux ébats, de fêtes ni de jeux !
Hélas ! pourquoi faut-il qu’un tel pouvoir expire !
Un Dieu plus grand que nous a repris son empire :
C’est lui seul maintenant qui dans les eaux respire,
Lui qui fait leurs beaux jours et leurs jours orageux.

» Eh bien, n’importe, ami ! n’importe ; sur nos grèves,
Viens promener ton deuil, et ta joie, et tes rêves ;
Viens, par les sombres temps ou par les cieux plus doux.
Si, déesses des mers, nous en fûmes bannies,
Nous y restons encor, fantômes ou génies,
Et nous avons toujours de vagues harmonies
A chanter au passant qui se souvient de nous.

» Viens donc, viens ! tu sauras par nous bien des mystères.
Nous te dirons l’hymen des ondes et des terres,