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elle-même. Ce n’est pas dans cette enceinte qu’il serait possible de l'oublier : plusieurs d’entre eux sont ici présents ; et, s’il en est un qui manque sur ces bancs, il est de ceux dont la gloire n’est jamais absente ! Méconnaître ce que l'œuvre de ces hommes eut de généreux et de fécond ne serait pas seulement de l’injustice, ce serait de l’ingratitude. Quiconque date de cette époque a reçu d’elle quelques-uns de ses dons ; son influence s’est fait sentir à ceux-là mêmes qui la combattaient, et, à défaut d’autres bienfaits, nous lui devrions des souvenirs qui se confondent pour nous avec l’image même de la jeunesse.

C'est particulièrement au théâtre que se portait l’esprit de hardiesse et d’innovation. Secouant de vieilles entraves dont il ne voulait reconnaître ni la légitimité ni l’utilité, il s’inspirait du libre génie de l’Angleterre et de l’Allemagne, il s’inspirait surtout de sa propre audace , et la scène lui dut quelques-unes de ces créations dont la puissante originalité passionne la foule. L’écho répète encore, de temps en temps, les applaudissements de ces soirées qui ressemblaient à des combats et dont les noms sont restés comme des noms de victoire. Ces triomphes cependant devaient avoir un lendemain. Les marches forcées ne se font pas sans lassitude. Le