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Que de choses inconnues,
Quel monde étrange, inouï,
Songeur bercé dans les nues,
Je vois d’un œil ébloui !
Ah ! pour savoir de mon rêve
S’il est fidèle ou s’il ment,
Vienne enfin, vienne la trêve
Suspendre notre armement...

— Ainsi , relevant sa taille,
Chantait l’enfant svelte et blond,
Quand tout à coup la bataille
Fondit encor sur le pont.
Choc funeste au pauvre mousse :
On le vit, près d’un sabord,
Exhaler son âme douce
Et redire dans la mort : —

Le Dieu que je prie
A fait ma patrie
Des flots spacieux ;
Je n’ai vu du monde
Que l’azur de Tonde
Et l’azur des cieux.