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Je n'ai touché le rivage
D’aucun pays habité.
Que je veille ou que je dorme,
La terre, qui fait songer,
N'a pour moi pas d’autre forme
Qu’un nuage passager.

Parfois, au confin des vagues.
Un continent apparaît ;
J’entrevois des formes vagues,
On dit : « C’est une forêt !
C’est un cap ! » ou bien encore :
« Des clochers et des maisons ! »
Mais bientôt tout s’évapore,
Tout retombe aux horizons !

Les vieux patrons, dans nos veilles,
Me racontent chaque soir
Des prodiges, des merveilles
Qu’un jour enfin j’irai voir ;
Puis, couché sur les antennes,
Comme un oiseau sur le vent,
Mille visions lointaines
M’apparaissent en rêvant.