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VI


EN PANNE



Le vent, depuis trois jours, manque aux voiles oisives
Du navire assoupi sur une mer qui dort.
Tel, qui croyait partir et voguer loin des rives,
S’arrête à quatre pas de la côte et du port.

Las de compter en vain les heures fugitives,
Le capitaine va de bâbord à tribord,
Et, rogue, impatient, fécond en invectives,
Demande au vent muet s'il est tout à fait mort.

Nous, penchés tristement sur le noir bastingage,
Le cœur mal détaché des tendres liaisons,
Nous songeons aux amis laissés à ce rivage.