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Et par troupeaux, le cerf qui brame,
Le tigre, l’ours, l’hippopotame
Et le mammouth démesuré ; —
Et, fatigué d’un vol suprême,
Du haut des cieux l’aigle lui-même
Au gouffre amer tombe effaré !

Plus de rivage, plus de digue !
Rien que la mer, la mer partout,
Qui se répand, qui se prodigue
D’un bout du globe à l’autre bout.
Dans son élan que rien n’arrête,
Elle gravit, de crête en crête,
Les monts les plus audacieux ;
Toujours, encore, sans relâche,
Jusqu’à ce que son onde cache
Le pic le plus voisin des cieux !

Triomphez donc, vagues sublimes !
Chante ta victoire, Océan !
Tu foules tes plus fières cimes :
Atlas, Himalaya, Liban !
Dans ton sein les cèdres superbes
Sont affaissés comme des herbes