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Elle atteint le lion dans l’antre,
Et chasse l’aigle du rocher.
Adieu les palais et leurs hôtes !
Adieu les villes les plus hautes !
Adieu donjons ! temples, à bas !
Aux lieux où régnait la luxure,
Les morses cherchent leur pâture,
Et le phoque y vient mettre bas.

Sous les trombes, sous les tonnerres,
Et sous les vents et sous les eaux,
Craquent les palmiers centenaires,
S’émiettent les monts en morceaux.
L’aspect du globe se transforme :
Ce n’est plus qu’un fantôme énorme
Qui n’a ni couleur ni contour.
L’espace, envahi par les vagues,
Se perd en des horizons vagues
Éclairés d’un sinistre jour.

Et pêle-mêle, à leur surface,
Flottent cadavres et mourants,
Et débris que le flot amasse,
Qu’il roule au hasard des courants,