Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/407

Cette page a été validée par deux contributeurs.

silencieuse et pensive, et afin d’échapper à leur attention, elle se pencha sur la portière comme pour mieux voir le pays. Elinor ne put ni s’en étonner ni la blâmer ; et quand elle vit à ses yeux, en lui aidant à descendre de voiture, qu’elle avait pleuré, elle trouva que c’était une émotion trop naturelle pour exciter autre chose qu’une tendre pitié. Elle la pressa contre son cœur, en lui disant à demi-voix : Chère Maria ! ici encore nous pourrons être heureuses par notre amitié. – Ah ! oui, répondit Maria ; puis elle ajouta : Chère chaumière ! je veux t’aimer encore, et tes collines, et tes ombrages, et tes beaux points de vue, je les admirerai avec mon Elinor. Elle semblait se réveiller d’un songe pénible qui laisse encore des traces dans l’esprit, mais qu’on cherche