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réfléchissait douloureusement au tort irréparable que ce jeune homme s’était fait à lui-même, par l’habitude de l’indépendance, de la paresse, de la dissipation. La nature avait tout fait pour lui ; elle lui avait donné tous les avantages personnels, tous les talens, une disposition à la franchise, à l’honnêteté, un cœur sensible ; et le monde et les mauvais exemples avaient tout corrompu. Chaque faute, en augmentant le mal, avait reçu sa punition au moment même. La vanité qui lui avait fait rechercher un coupable triomphe aux dépens du bonheur de Maria, l’avait entraîné dans un attachement réel et profond, que ses torts précédens l’avaient obligé de sacrifier ; son libertinage avec Caroline l’avait privé de sa seule ressource de fortune ; son mariage,