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des prières. Elle revint donc en silence au bout de la table, et s’assit. Il prit une chaise vis-à-vis d’elle ; et pendant une demi-minute, il n’y eut pas un mot de prononcé de part ni d’autre.

— Je vous en prie encore, monsieur, soyez très-bref ; je n’ai pas de temps à perdre, dit enfin Elinor ; parlez, ou je sors à l’instant.

Il était dans une attitude de profonde méditation, appuyé de côté sur le dossier de sa chaise, et ne paraissait pas l’entendre. Elinor se leva ; ce mouvement parut le réveiller. – Votre sœur, dit-il vivement, est hors de danger ; le domestique qui m’a introduit me l’a dit. Que le ciel en soit béni ! Mais est-ce vrai, bien réellement vrai ? que je l’entende de votre bouche.

Elinor le regardait avec étonnement ; elle croyait voir et en-