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venait de passer, elle n’en avait pas versé une seule. Son cœur alors était serré trop douloureusement pour qu’elle pût pleurer ; à présent elles coulent sans effort et lui font du bien. Maria rendue à la vie, à la santé, à ses amis, à sa tendre mère, était une idée si douce, si consolante, qu’il lui semblait que jamais encore elle n’avait été si heureuse. Mais son bonheur n’était pas encore de la joie ; c’était une reconnaissance profonde envers l’Être suprême, trop forte pour l’exprimer par des paroles ; elle en avait aussi pour M. Harris, qui, sans être un médecin fameux, n’ayant pas même le bonnet de docteur en titre, avait déployé, dans cette occasion, un zèle et une habileté qui lui faisaient honneur. Il avait une fille de cinq à six ans qu’il aimait beaucoup et