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de Maria ; disant qu’il ne fallait pas désespérer, mais que pour elle, elle avait toujours prévu que cela finirait mal. Son bon cœur était réellement très-affligé. Avoir vu se flétrir par degrés cette belle fleur sous le poids meurtrier du chagrin ; la voir expirer si jeune, si aimable, si pleine de vie jusqu’au moment fatal qui brisa son cœur, c’était assez pour frapper et toucher même une personne moins intéressée dans cet événement. Maria avait plus de droits encore à la compassion de madame Jennings ; elle avait été pendant trois mois sa compagne, elle était encore sous ses soins, et c’est pendant qu’elle y était qu’on l’avait si cruellement blessée, injuriée, rendue si malheureuse. Le malheur d’Elinor aussi, qui était sa favorite, lui faisait