Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/269

Cette page a été validée par deux contributeurs.

suivre à cheval et devaient les rejoindre le lendemain de leur arrivée.

Maria, toujours vive, toujours exagérée dans tous ses sentimens, s’était réjouie de quitter cette ville où elle n’avait eu que des peines, et au moment d’en partir, son cœur se serra en pensant au plaisir qu’elle avait eu en y arrivant, à l’espoir qui embellissait les premiers momens de son séjour. Elle y laissait ce Willoughby qu’elle était venue rejoindre avec tant de joie et qu’elle ne pouvait oublier, perdu à jamais pour elle, retenu dans de nouveaux liens, ne l’ayant peut-être jamais aimée ; et ces pensers déchirans, renouvelés au moment du départ, lui firent verser autant de larmes que si elle avait laissé derrière elle le bonheur.

Elinor les partageait, comme