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en riant, il n’y a point de mal à cela. Je suis bien sûre que Lucy ferait de même. Quand mon amie, miss Scharp vient me voir et me conter ses amours, car elle a un amoureux aussi qui l’aime bien, Lucy se cache toujours dans le cabinet ou derrière le paravent pour nous écouter. Comment saurait-on ce qu’on veut cacher si on n’écoutait pas ? D’ailleurs ne sais-je pas tout depuis long-temps ? n’étais-je pas sa confidente ?

— Sans doute, dit Elinor, elle aime Edward bien tendrement ?

— Oh ! oui passionnément, surtout dans les commencemens ; à présent, entre nous, elle le trouve un peu froid. Elle dit que c’est bien dommage qu’il ne soit pas beau et gentil comme son frère ; mais enfin elle l’aime assez pour l’épouser, et elle fait bien. Il n’en vien-