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tait vivement cette différence, mais non pas comme Elinor l’avait espéré, pour y puiser des forces et du courage ; elle n’y trouvait qu’un nouveau sujet de peine, par les reproches amers qu’elle se faisait elle-même de n’avoir pas montré plus de fermeté, ni su cacher aussi sa douleur dans les commencemens. À présent sa santé détruite influait sur son moral ; elle se trouvait trop faible pour rien tenter, et se laissait toujours plus aller à son abattement.

Pendant deux jours elles n’apprirent rien de nouveau ; mais elles en savaient assez pour occuper la tête et la langue de madame Jennings, qui se décida à aller faire une visite à Holborn à ses cousines Stéeles, plus encore par curiosité que par intérêt.

Le troisième jour était un di-