Page:Austen - Raison et Sensibilité T2et3.djvu/132

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nes ont été parties ; elle est sûre que sa mère va aussi tomber en syncope : ce qu’il y a de certain c’est que ce ne sera pas moi qui la ferai revenir ; je ne les plains ni l’une ni l’autre. Je n’ai encore vu de ma vie deux femmes faire tant de cas du rang et des richesses. Je ne vois pas pourquoi Edward Ferrars n’épouserait pas Lucy Stéeles. Elle n’est pas fille de lord, cela est vrai ; mais ce n’est pas la femme qui fait le mari, et n’a-t-on pas souvent vu de pareils mariages. Ma fille Mary n’est-elle pas milady ; n’en déplaise à ces belles dames ? Lucy n’a rien ou presque rien, c’est vrai aussi ; mais elle a des charmes et du savoir faire. Personne n’est plus gentille dans une maison ; cela met la main à tout, et si madame Ferrars leur donne seulement cinq cents