Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/43

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Edward Ferrars n’avait rien cependant de ce qui peut séduire au premier moment. Il n’était point beau ; il avait peu de graces, et plutôt une espèce de gaucherie dans les manières, suite d’une excessive timidité ; il avait besoin d’être encouragé, et ce n’était que dans une société intime qu’il pouvait plaire ; il avait trop de défiance de lui-même, trop de réserve et de retenue pour le grand monde. Mais quand une fois il avait surmonté cette disposition naturelle, il devenait très-aimable, et tout indiquait chez lui un cœur ouvert, sensible et capable de tous les sentimens généreux. Il avait l’esprit simple, naturel et cultivé par une bonne éducation, mais il n’avait aucun talent brillant. Rien en lui ne pouvait répondre aux vœux de sa mère et de