Page:Austen - Raison et Sensibilité.djvu/405

Cette page a été validée par deux contributeurs.

mise sur le chemin de la vérité, et je suis sûre qu’il lui serait impossible de me tromper.

Elinor garda encore quelques instans le silence ; elle se rappelait confusément toutes les preuves d’une affection tendre et sincère qu’elle avait remarquées chez Edward ; enfin elle se surmonta autant qu’il lui fût possible. – Quels sont donc vos projets ? lui dit-elle, n’en avez-vous point d’autres que celui d’attendre la mort de madame Ferrars ? Ce serait une extrémité bien triste et bien cruelle ! Ou bien son fils est-il décidé à se soumettre à l’ennui de plusieurs années d’attente, et à vous envelopper dans le malheur et dans les désagrémens qui en seront la suite inévitable, plutôt que de courir le risque de déplaire à sa mère en lui avouant la vérité ? peut-être