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ques minutes, en gardant le silence. Il fut rompu par Lucy qui renouvela l’entretien, en disant avec hésitation : Je ne puis supporter que vous me soupçonniez d’être une curieuse impertinente ; tout, tout au monde plutôt que d’être mal jugée par une personne dont j’ai une si haute opinion. Et comme je suis sûre de n’avoir rien à risquer en me confiant entièrement à vous, je m’y décide. Je serais charmée aussi d’avoir votre avis sur la manière dont je dois me conduire dans une situation très délicate, très critique ; je suis très fâchée que vous ne connaissiez pas madame Ferrars.

— J’en suis fâchée aussi, dit Elinor, toujours plus étonnée, si mon opinion sur elle pouvait vous être de quelque utilité ; mais je ne puis le comprendre. Je n’ai jamais