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sa tante, puisqu’il en était si près, et il s’efforça de persuader sa femme ; mais c’était un des points sur lesquels elle montrait sa volonté : elle refusa absolument, et tout dans sa figure indiquait qu’elle n’irait pas.

Après un court débat, il fut convenu que Charles et Henriette descendraient la colline, et que les autres resteraient en haut. Marie saisit un moment pour dire au capitaine, en jetant autour d’elle un regard méprisant :

« C’est bien désagréable d’avoir des parents semblables ; je n’y suis pas allée deux fois dans ma vie. »

Il eut un sourire de commande, et se détourna avec un regard de mépris, qu’Anna vit parfaitement.

Louisa, qui avait fait quelques pas avec Henriette, les rejoignit, et Marie s’assit sur un tronc d’arbre. Tant qu’on fut autour d’elle, elle fut contente, mais quand Louisa se fut éloignée avec Wenvorth pour cueillir des noisettes, elle trouva son siège mauvais, et alla à sa recherche. Anna s’assit sur un talus, et entendit derrière elle Wenvorth et Louisa, qui se frayaient un passage dans une haie. Louisa semblait très animée et disait :

« Je l’ai fait partir ; je trouvais absurde qu’elle ne fit pas cette visite. Ce n’est pas moi qui me laisserais