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tiques descriptions de l’automne, saison qui a une si puissante influence sur les âmes délicates et tendres. Tout en occupant son esprit de ces rêveries, de ces citations, il lui fut impossible de ne pas entendre la conversation du capitaine avec les deux sœurs. C’était un simple bavardage animé, comme il convient à des jeunes gens sur un pied d’intimité. Il causait plus avec Louisa qu’avec Henriette. La première y mettait plus d’entrain que l’autre. Elle dit quelque chose qui frappa Anna. Après avoir admiré à plusieurs reprises cette splendide journée, le capitaine ajouta :

« Quel beau temps pour l’amiral et pour ma sœur ! Ils font ce matin une longue promenade en voiture : nous pourrons les voir en haut de ces collines. Ils ont dit qu’ils viendraient de ce côté. Je me demande où ils verseront aujourd’hui ? Ah ! cela leur arrive souvent ; mais ma sœur ne s’en préoccupe pas.

— Pour moi, dit Louisa, à sa place j’en ferais autant. Si j’aimais quelqu’un comme elle aime l’amiral, rien ne pourrait m’en séparer, et j’aimerais mieux être versée par lui que menée en sûreté par un autre. »

Cela fut dit avec enthousiasme.

« Vraiment, s’écria-t-il, du même ton. Je vous admire. » Puis il y eut un silence.