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aller ; mais, n’y réussissant pas, elle pensa qu’il valait mieux accepter aussi, pour elle-même, l’invitation beaucoup plus cordiale des misses Musgrove, car sa présence pouvait être utile pour retourner avec sa sœur et ne pas entraver leurs plans.

« Qui leur fait supposer que je ne puis faire une longue promenade ? disait Marie en montant l’escalier. On semble croire que je ne suis pas bonne marcheuse, et cependant elles n’auraient pas été contentes si j’avais refusé. Quand on vient ainsi vous demander quelque chose, est-ce qu’on peut dire : Non ?… »

Au moment où elles se mettaient en route, les chasseurs revinrent. Ils avaient emmené un jeune chien qui avait gâté leur chasse et avancé leur retour. Ils étaient donc tout disposés à se promener.

Si Anna avait pu le prévoir, elle serait restée à la maison. Elle se dit qu’il était trop tard pour reculer, et ils partirent tous les six dans la direction choisie par les misses Musgrove, Quand le chemin devenait plus étroit, Anna s’arrangeait pour marcher avec son frère et sa sœur ; elle ne voulait pas gêner les autres. Son plaisir à elle était l’air et l’exercice, la vue des derniers rayons de soleil sur les feuilles jaunies ; et aussi de se répéter tout bas quelques-unes des poé-