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de sa tante, et elle ne put s’en débarrasser. Elle pria, ordonna, voulut le repousser, mais l’enfant trouvait grand plaisir à grimper sur son dos :

« Walter, ôtez-vous, méchant enfant, je suis très mécontente de vous.

— Walter, cria Charles Hayter, pourquoi n’obéissez-vous pas ? Entendez-vous votre tante ? Venez près de moi, Walter, venez près du cousin Charles. »

Walter ne bougea pas. Tout à coup, elle se trouva débarrassée. Quelqu’un enlevait l’enfant, détachait les petites mains qui entouraient le cou d’Anna, et emportait le petit garçon avant qu’elle sût que c’était le capitaine.

Elle ne put dire un mot pour le remercier, tant ses sensations étaient tumultueuses. L’action du capitaine, la manière silencieuse dont il l’avait accomplie, le bruit qu’il fit ensuite en jouant avec l’enfant pour éviter les remerciements et toute conversation avec elle, tout cela donna à Anna une telle confusion de pensées qu’elle ne put se remettre, et, voyant entrer Marie et les misses Musgrove, elle se hâta de quitter la chambre. Si elle était restée, c’était là l’occasion d’étudier les quatre personnes qui s’y trouvaient.