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pauvres femmes de marins, si les autres pensaient comme vous ?

— Cela ne m’empêcha pas, comme vous voyez, de conduire Mme Harville et sa famille à Plymouth.

— Mais je n’aime pas à vous entendre parler comme un beau gentilhomme s’adressant à de belles ladies : nous n’avons pas la prétention d’être toujours sur l’eau douce.

— Ah ! ma chère, dit l’amiral, quand il aura une femme, il parlera autrement. Si nous avons le bonheur d’avoir une autre guerre, il fera comme nous, et sera reconnaissant qu’on lui amène sa femme.

— Je me tais, dit Wenvorth, puisque les gens mariés m’attaquent, Ah ! je penserai autrement quand je serai marié ! Eh bien ! non. On me répond si : je n’ai plus rien à dire. »

Il se leva, et s’éloigna.

« Vous avez dû voyager beaucoup ? dit Mme Musgrove à Mme Croft.

— Oui, madame. Pendant les quinze premières années de mon mariage, j’ai traversé quatre fois l’Atlantique, j’ai été aux Indes orientales, sans compter différents endroits voisins de l’Angleterre : Cork, Lisbonne, Gibraltar. Mais je n’ai jamais été au delà des tropiques ni dans les Indes occidentales,