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qu’on avait à se plaindre de part et d’autre, elle avait cessé de s’en occuper. Elles allèrent à Great-House. On les introduisit dans un antique parloir carré, au parquet brillant et orné d’un maigre tapis. Mais les filles de la maison donnaient à cette pièce l’air de désordre indispensable, avec un grand piano à queue, une harpe, des jardinières, et de petites tables dans tous les coins. Oh ! si les originaux des portraits accrochés à la boiserie, si les gentilshommes habillés de velours brun, et les dames, en satin bleu, avaient vu ce bouleversement de l’ordre et de la propreté ! Les portraits eux-mêmes semblaient saisis d’étonnement !

Les Musgrove, comme leur maison, représentaient deux époques. Les parents étaient dans le vieux style anglais, les enfants, dans le nouveau. M. et Mme Musgrove étaient de très bonnes gens, affectueux et hospitaliers, sans grande éducation et sans aucune élégance. Leurs enfants avaient un esprit et des façons plus modernes. La famille était nombreuse, mais c’étaient encore des enfants, excepté Charles, Louise et Henriette, jeunes filles de dix-neuf et vingt ans, qui avaient rapporté à la maison le bagage ordinaire des talents de pension, et n’avaient, comme mille autres jeunes filles, rien à