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— J’en suis très contente : j’espère que vous vous êtes amusée ?

— Pas trop. On sait d’avance le dîner et les personnes qui y seront. Quel ennui de n’avoir pas une voiture à soi ! M. et Mme Musgrove m’ont emmenée, et nous étions trop serrés. Ils sont si gros, et occupent tant de place ! J’étais entassée au fond avec Henriette et Louise. Voilà très probablement la cause de mon malaise. »

La patience et la bonne humeur d’Anna apportèrent bientôt un soulagement à Marie, qui put s’asseoir, et espéra pouvoir se lever pour dîner. Puis, oubliant qu’elle était malade, elle alla à l’autre bout de la chambre, arrangea des fleurs, mangea quelque chose et se trouva assez bien pour proposer une petite promenade.

« Où allons-nous ? dit-elle : sans doute vous n’irez pas à Great-House avant qu’on vous ait fait visite ?

— Mais si, dit Anna ; je ne suis pas sur l’étiquette avec les dames Musgrove.

— Oh ! c’est à elles de venir, elles doivent savoir ce qui est dû à ma sœur. Cependant nous pouvons y entrer avant de faire notre promenade. »

Anna avait toujours trouvé très fâcheuse cette façon de comprendre les relations ; mais, croyant