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et absurde, qui n’avait pas eu assez de bon sens pour se maintenir dans la situation où la Providence l’avait placé, et qui ne pouvait donner à sa fille qu’une petite portion des 10 000 livres venant de sa mère.

Sir Walter, malgré sa vanité, était loin de penser que ce fût là un mauvais mariage. Au contraire, quand il vit Wenvorth davantage à la lumière du jour (et il le regarda bien), il fut frappé de sa bonne mine, et il sentit que cette supériorité physique pouvait entrer en balance avec le rang de sa fille.

Tout cela, aidé d’un nom bien sonnant, disposa Sir Walter à préparer sa plume avec bonne grâce pour insérer le mariage dans le livre d’honneur.

La seule personne dont l’opposition pouvait causer une sérieuse inquiétude était lady Russel. Anna savait que cette dame aurait quelque peine à renoncer à M. Elliot et qu’elle devrait faire des efforts pour rendre justice à Wenvorth.

Il lui fallait reconnaître qu’elle s’était trompée doublement ; que, les manières de Wenvorth ne convenant pas à ses idées, elle avait été trop prompte à lui attribuer un caractère d’une impétuosité dangereuse ; que, les manières de M. Elliot lui ayant plu précisément par leur correction et leur élégance, leur politesse et leur aménité, elle avait été trop