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« Mère, j’ai fait quelque chose qui vous fera plaisir ; j’ai loué une loge pour demain, et j’ai invité Wenvorth, je suis sûr qu’Anna ne sera pas fâchée de venir avec nous. N’ai-je pas bien fait ?

— Bonté du ciel, s’écria Marie. Qu’avez-vous fait ? Avez-vous oublié que nous sommes engagés à Camben-Place, et que nous y rencontrerons lady Dalrymph, M. Elliot et les principaux parents de la famille ?

— Bah, répondit Charles ; qu’est-ce que c’est qu’une soirée ? Votre père pouvait nous inviter à dîner, s’il voulait nous voir. Faites ce que vous voudrez ; moi, j’irai au spectacle.

— Oh ! Charles, ce serait abominable, quand vous avez promis.

— Non ; j’ai seulement salué et souri, en disant : « Trop heureux ! » Ce n’est pas là une promesse.

— Vous irez, Charles ; ce serait impardonnable d’y manquer. On doit nous présenter ; il y a toujours eu une grande liaison entre les Dalrymph et nous. Et M. Elliot est l’héritier de mon père ; des attentions lui sont dues à ce titre.

— Ne me parlez pas d’héritiers, s’écria Charles : je ne suis pas de ceux qui négligent le pouvoir régnant pour s’incliner devant l’astre nouveau. Si je n’y allais