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débat. Tout à coup, Anna, assise près de la fenêtre, aperçut Wenvorth, qui descendait la rue. Elle ne put s’empêcher de tressaillir, tout en se disant que c’était absurde. Pendant quelques minutes, elle ne vit rien ; tout était confus autour d’elle. Quand elle put se remettre, on attendait encore la voiture, et M. Elliot s’apprêtait à faire une commission pour Mme Clay.

Elle alla vers la porte pour voir s’il pleuvait. Quel autre motif aurait-elle eu ? Le capitaine devait être parti ?

Elle rebroussa chemin en voyant entrer le capitaine Wenvorth lui-même avec plusieurs dames et gentlemen. La vue d’Anna parut le troubler ; il rougit extrêmement.

Pour la première fois, elle trahissait moins d’émotion que lui. Elle avait pu se préparer, et pourtant elle était émue.

Il lui dit quelques mots. Il n’était ni froid ni amical, mais embarrassé.

Anna vit avec peine, mais sans surprise, qu’Élisabeth ne voulait pas reconnaître M. Wenvorth. Il n’attendait qu’un signe d’elle pour la saluer, mais elle se détourna avec une froideur glaciale. Bientôt un domestique annonça la voiture de lady Dalrymph.

La pluie recommençait ; il y eut dans la petite