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Les deux avantages de Bath avaient été pris en grande considération : sa distance de Kellynch, seulement cinquante milles, et le séjour qu’y faisait lady Russel pendant une partie de l’hiver. À la grande satisfaction de cette dernière, Sir Walter et Élisabeth en arrivèrent à croire qu’ils ne perdraient rien à Bath en considération et en plaisirs. Lady Russel fut obligée d’aller contre les désirs de sa chère Anna. C’était en demander trop à Sir Walter que de s’établir dans une petite maison du voisinage. Anna, elle-même, y aurait trouvé des mortifications plus grandes qu’elle ne le prévoyait, et pour Sir Walter, elles eussent été terribles. Lady Russel considérait l’antipathie d’Anna pour Bath comme une prévention erronée provenant de trois années de pension passées là après la mort de sa mère, et en second lieu de ce qu’elle n’était pas en bonne disposition d’esprit pendant le seul hiver qu’elle y eût passé avec elle.

Lady Russel adorait Bath et s’imaginait que tout le monde devait penser comme elle. Sa jeune amie pourrait passer les mois les plus chauds avec elle à Kellynch-Lodge. Ce changement serait bon pour sa santé et pour son esprit. Anna avait trop peu vu le monde ; elle n’était pas gaie : plus de société lui ferait du bien.