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jambes la rendit infirme. Elle était venue à Bath pour se guérir et demeurait près des bains chauds, vivant très modestement, sans domestique, et par conséquent exclue de la société. Anna, sachant par une amie commune que sa visite serait agréable, ne perdit pas de temps : elle ne dit rien chez elle, et consulta seulement lady Russel, qui l’approuva et la conduisit dans sa voiture près du logement de Mme Shmith.

Les deux anciennes amies renouvelèrent connaissance. Au premier moment, il y eut un peu de gêne et d’émotion : douze ans s’étaient écoulés, et elles se trouvaient mutuellement changées. Anna n’était plus la silencieuse, timide et rougissante jeune fille de quinze ans, mais une élégante jeune femme, ayant toutes les beautés, excepté la fraîcheur, aux manières aussi agréables que parfaites ; et douze ans avaient transformé la belle et fière miss Hamilton en une pauvre veuve infirme, recevant comme une faveur la visite de son ancienne protégée.

Mais le premier malaise de leur rencontre fit bientôt place au charme des vieux souvenirs. Anna trouva dans Mme Shmith le bon sens et les manières agréables auxquels elle s’attendait, et une disposition à la causerie et à la gaîté au delà de son attente. Ni les