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sa brusque apparition avec une grâce charmante. Il paraissait avoir trente ans : ses traits, sans être beaux, étaient si agréables qu’Anna eut le désir de le connaître.

Le déjeuner était à peine fini quand le bruit d’une voiture attira les convives à la fenêtre. C’était un curricle conduit par un groom en deuil. Tous les regards curieux virent le maître sortir à son tour, accompagné des saluts obséquieux de l’aubergiste. Il monta en voiture et saisit les rênes.

« Ah ! c’est celui que nous avons rencontré déjà, dit le capitaine Wenvorth en jetant un regard à Anna. « Pouvez-vous, dit-il à l’aubergiste, nous dire le nom du gentleman qui vient de partir ?

— C’est un gentleman très riche, M. Elliot, arrivé la nuit dernière de Sydmouth. Il va à Bath, et de là à Londres. »

Elliot ! on se regarda en répétant ce nom.

« Dieu ! s’écria Marie, ce doit être notre cousin, Anna, n’est-ce pas le plus proche héritier de mon père ? Dites-moi, monsieur, dit-elle en s’adressant à l’aubergiste, n’avez-vous pas entendu dire qu’il appartient à la famille de Kellynch ?

— Non, madame, il n’a rien dit de particulier à cet égard, mais le groom a dit que son maître sera un jour baronnet.