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Anna un autre sentiment que le plaisir. Ces objets rappelaient la profession de Wenvorth, ses travaux, ses habitudes, et ces images du bonheur domestique lui étaient pénibles et agréables à la fois.

Le capitaine Harville ne lisait pas, mais il avait confectionné de très jolies tablettes pour les livres de Benwick. Son infirmité l’empêchait de prendre beaucoup d’exercice, mais son esprit ingénieux lui fournissait constamment de l’occupation à l’intérieur. Il peignait, vernissait, menuisait et collait ; il faisait des jouets pour les enfants, et perfectionnait les navettes, et quand il n’avait plus rien à faire, il travaillait dans un coin à son filet de pêche.

Quand Anna sortit de la maison, il lui sembla qu’elle laissait le bonheur derrière elle. Louisa, qui marchait à son côté, était dans le ravissement. Elle admirait le caractère des officiers de marine : leur amabilité, leur camaraderie, leur franchise et leur droiture. Elle soutenait que les marins valent mieux que tous les autres, comme cœur et comme esprit ; et que seuls ils méritent d’être respectés et aimés.

On alla dîner, et l’on était si content que tout fut trouvé bon : les excuses de l’hôtelier sur la saison avancée et le peu de ressources à Lyme étaient inutiles.