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ORGUEIL

ment grave et sérieux, ses filles inquiètes, émues, agitées.

La voix de Lydia fut entendue dans le vestibule, la porte s’ouvrit, et elle s’élança au salon ; sa mère s’avançant vers elle, l’embrassa avec des transports de joie, donna la main à Wickham qui suivait sa jeune femme, et leur fit à tous deux son compliment avec un empressement, une allégresse qui ne montrait aucun doute sur leur bonheur.

La réception qu’ils reçurent de M. Bennet, vers lequel ils se tournèrent alors, ne fut pas tout à fait aussi cordiale ; son air même devint plus austère, et à peine leur dit-il deux mots. L’assurance, la gaieté des nouveaux époux étaient en effet bien propres à l’irriter. Élisabeth en fut outrée, et Mlle Bennet en demeura tout interdite. Lydia était toujours cette même Lydia si folle, si hardie, si inconsidérée, si bruyante. S’adressant tour à tour à chacune de ses sœurs, elle leur demandait leurs félicitations ; lorsqu’enfin ils furent tous assis, elle jeta les yeux au-