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Orgueil

ler ; Vous ai-je dit, Mme Colins, qu’hier lady Metcalfe m’est venue remercier, elle est enchantée de miss Pope. Lady Catherine, m’a-t-elle dit, vous m’avez donné un trésor ! Vos sœurs cadettes, Mlle Bennet, ne vont point encore dans le monde, je présume ?

» — Pardonnez-moi, madame, elles y vont toutes.

» — Toutes ! Comment, toutes cinq à la fois ? a-t-on jamais vu présenter les cadettes, avant même que leurs aînées soient mariées ; cela n’est pas raisonnable, votre dernière sœur doit être bien jeune ?

» — Oui, elle n’a que quinze ans ; peut-être est-elle bien jeune pour voir le monde, mais en vérité, madame, je crois qu’il serait bien dur pour les sœurs cadettes, de ne pouvoir jouir de la société, parce que leurs aînées n’ont point eu l’occasion, ou la volonté de se marier de bonne heure. Les plus jeunes ont autant de droit que les autres aux plaisirs de la jeunesse, et être retenues par un tel motif ne serait pas, ce me semble, le