machinalement aux appels de son oncle et de sa tante, paraissant diriger les yeux sur les objets qu’ils lui indiquaient, elle n’en distinguait aucun ; ses pensées étaient toutes fixées sur un seul lieu du château de Pemberley, sur celui, quel qu’il fût, où M. Darcy se trouvait en ce moment : avec quelle ardeur ne désirait-elle pas savoir ce qui se passait alors dans son esprit…, ce qu’il pensait d’elle, et si malgré tout, elle lui était encore chère ! Peut-être ne lui avait-il adressé la parole avec tant de civilité, que parce qu’il se sentait à son aise ; cependant sa voix, son accent n’annonçaient point une parfaite tranquillité : s’il avait été satisfait ou mécontent de la revoir, c’est ce qu’elle ne pouvait deviner ; mais il était évident qu’il ne l’avait point vue avec indifférence.
À la fin cependant, les remarques faites sur sa distraction par ses compagnons de voyage, la remirent un peu, ou du moins lui firent sentir la nécessité de paraître moins préoccupée.