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ET PRÉVENTION

des. Je désirai croire à sa sincérité, bien que ce projet me parût peu vraisemblable ; d’ailleurs, j’étais fort disposé à accéder à ses propositions, je savais trop bien que M. Wickham n’avait point les vertus nécessaires à un ecclésiastique ; cette affaire fut donc bientôt terminée ; il renonça à tous droits sur la cure qui lui avait été promise, fût-il même un jour en état de la remplir, et accepta trois mille livres sterling. Toutes liaisons entre nous semblaient être rompues ; je l’estimais trop peu pour le recevoir à Pemberley, ou l’admettre dans ma société à Londres. Ce fut dans cette ville, je présume, qu’il passa la plus grande partie de son temps, mais l’étude des lois n’était qu’un vain prétexte, et sa vie oisive fut celle d’un homme de plaisir.

« Pendant près de trois ans j’entendis peu parler de lui, mais à la mort du bénéficier de la cure qui lui avait été destinée, il m’écrivit pour me la demander ; ses moyens pécuniaires n’étaient