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ET PRÉVENTION

une égale ardeur, du moins avec sincérité ; mais Bingley a naturellement beaucoup de modestie, et se repose bien plus sur mon jugement que sur le sien : le convaincre qu’il s’était abusé, fut donc pour moi chose peu difficile ; lui persuader alors de ne point retourner dans Herfordshire fut à peine l’ouvrage d’un instant. Je ne puis me repentir d’en avoir agi ainsi. Il n’y a qu’une circonstance dans cette affaire, à laquelle je ne puis réfléchir avec satisfaction ; je n’ai pas craint d’employer la ruse pour éviter que le séjour de votre sœur à Londres fût connu de lui. Il est possible, probable même, que leur rencontre n’eût produit aucune suite fâcheuse, mais la passion de Bingley ne me paraissait point assez éteinte pour qu’il pût voir Mlle Bennet sans danger. Cette ruse, ce déguisement était peut-être répréhensible : enfin, j’ai agi pour le mieux ; sur ce sujet je n’ai plus rien à dire, et nulle autre excuse à vous offrir. Si j’ai causé de la peine à votre sœur, je l’ai fait sans le savoir,